Les Sentinelles à Strasbourg
Le lecteur débarque dans le Musée Ungerer, traverse le Marché de Noël puis le quartier de la Petite France, se perd dans les sous-sols de la Cathédrale Notre-Dame en cherchant un chemin vers Wissembourg, au nord, mais c’est à la Plaine des Bouchers, au sud, qu’il se retrouvera.
1 > Le Christkindelsmärik
2 > Le musée Tomi-Ungerer
3 > La cathédrale Notre-Dame
4 > Le Finkwiller
5 > Le canal du Rhône au Rhin
6 > La Plaine des Bouchers
Le Christkindelsmärik
Un marché de Noël unique !
Christkindelsmärik, en dialecte alsacien, signifie « marché de l’enfant Jésus ». C'est le nom donné au traditionnel marché de Noël qui se tient depuis le XVIe siècle à Strasbourg, en Alsace. Il ouvre chaque année dès le premier samedi de l’Avent et ferme le 31 décembre au soir.
Photo © Dierk Schaefer
Les marchés de Noël sont à l'origine une coutume germanique et celui de Strasbourg est resté longtemps le seul marché de Noël en France. Au Moyen-Âge, déjà, le Klausmärik (« marché de saint Nicolas ») permettait aux Strasbourgeois de se procurer jouets et friandises pour la fête de la saint Nicolas, le 6 décembre. C'est en 1570 que le Grand Conseil de Strasbourg décide de remplacer le marché de saint Nicolas par celui de l'enfant Jésus, fêté, lui, le 25 décembre. Le marché de Noël changea de nom mais continua d'attirer à Strasbourg des marchands et des clients venus parfois de très loin. Aujourd'hui, il attire chaque année près de deux millions de visiteurs venus du monde entier.
Affiche pour le Christkindelsmämik 1992 © Tomi Ungerer
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Le musée Tomi-Ungerer
Ogres, brigands et compagnie...
Habillage d'un abri bus aux abords du musée Tomi-Ungerer. Photo © DR.
Tomi Ungerer (Le Maître des brumes, Les Trois Brigands, Jean de la Lune, etc.) est considéré comme l'un des plus importants auteurs de littérature jeunesse depuis plus de 60 ans. Il est né à Strasbourg, et Strasbourg lui a ouvert un musée.
Salle d'exposition. Photo © Musées de Strasbourg.
Situé à la Villa Greiner, on y trouve 11 000 dessins donnés à sa ville natale par Tomi Ungerer lui-même. Ils font l'objet d'une exposition permanente, présentée par un roulement thématique d’environ 300 œuvres originales à chaque fois. On peut y voir des dessins de livres pour enfants, des dessins satiriques et publicitaires ainsi que des œuvres destinées à un public adulte. Ce musée présente aussi des expositions temporaires consacrées à d'autres illustrateurs des XXe et XXIe siècle à travers le monde. La bibliothèque du musée propose évidemment au public des ouvrages de Tomi Ungerer et d'autres illustrateurs, mais aussi une documentation sur l'illustration en général. La collection du musée compte également 6 000 jouets ayant appartenu à l'artiste.
Projet publicitaire pour The New York Times, 1965.
Tomi Ungerer © Musées de Strasbourg/ Diogenes Verlag AG Zurich.
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La cathédrale Notre-Dame
Une seule tour, mais quelle tour !
La cathédrale Notre-Dame de nuit. Photo © DR.
Notre-Dame de Strasbourg est la plus vieille cathédrale de style gothique au monde. Sa construction a débuté il y a mille ans, en 1015, et s’est achevée en 1439. La dimension exceptionnelle de son unique tour, 142,11 mètres, la rend visible à travers toute la plaine d’Alsace, jusqu’en Allemagne !
Son histoire est liée à celle de la ville qui l’a édifiée. Notre-Dame de Strasbourg fut construite sur des vestiges d’un camp romain et d’une cathédrale romane. D’abord catholique, la cathédrale est utilisée en 1524 sous la Réforme par le culte protestant, puis en 1681, sous Louis XVI, elle est restituée aux catholiques. Lors de la Révolution, en 1789, elle se coiffe d’un bonnet phrygien et devient temple de la Raison pour finalement être de nouveau rendue en 1795 aux catholiques. C’est aussi un édifice aux multiples prouesses. Jusqu’en 1874, elle détenait le record de la tour la plus haute du monde chrétien. Avant cette date, les rares clochers qui osèrent la surpasser se sont tous écroulés. Elle possède le plus riche ensemble de cloches de France et son système de double sonnerie est unique en Europe. Aujourd’hui, grâce à son histoire, son architecture, son horloge astronomique, Notre-Dame de Strasbourg attire quatre millions et demi de visiteurs par an. Cela fait d’elle la deuxième cathédrale la plus visitée de France après Notre-Dame de Paris.
Pour en savoir plus
www.1000cathedrale.strasbourg.eu (pour son diaporama de l'évolution de la cathédrale au cours des siècles)
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Le Finkwiller
Un quartier gai comme un pinson ?
La quartier Finkwiller au bord de l'Ill. Photo © Ji Elle.
Situé au sud de la Grande Île, le Finkwiller est un quartier pittoresque de Strasbourg. Il doit son nom à un petit oiseau, le pinson (fincken en allemand), qui affectionnait les nombreux jardins présents dès l'origine dans ce secteur, bordé à l’ouest et au nord par la rivière Ill.
Le Finkwiller a conservé de nombreuses maisons à colombages et possède un riche patrimoine architectural. L’ancien Haras national constitue un témoignage remarquable des constructions classiques des XVIIe et XVIIIe siècles. Ses écuries, son manège et son portail monumental sont classés sur la liste des monuments historiques. Du XVIIe siècle, subsiste également un pont écluse, en amont des Ponts Couverts : le barrage Vauban, construit pour relier le Finkwiller à la Petite France. Durant le siège de Strasbourg, en 1870, il fut utilisé pour inonder les quartiers sud de la cité et ainsi empêcher l'ennemi de franchir ces territoires. Le Centre hospitalier universitaire garde des édifices de l’ancien hôpital civil, qui ont été préservés d'un terrible incendie en 1716. Depuis l’instauration, en 2013, du nouveau découpage administratif, le Finkwiller est rattaché au quartier Centre-ville.
Pour en savoir plus
http://www.photos-alsace-lorraine.com (photographies et commentaires du photographe alsacien Yves Noto Campanella).
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Le canal du Rhône au Rhin
Une voie impériale !
L'écluse de Künheim, dans la partie alsacienne abandonnée
(reconstitution graphique de Charles Berg 1990)
La liaison du Rhône au Rhin par la vallée du Doubs a été imaginée par les Romains, puis a été envisagée par Colbert et Vauban au milieu du XVIIIe siècle, mais vit réellement démarrer ses chantiers sous le premier Empire.
Le Canal du Rhône au Rhin changea plusieurs fois de nom pendant sa construction. Il s’appela tour à tour Canal Napoléon, Canal Monsieur avant de recevoir en 1830 l’appellation de Canal de jonction du Rhône au Rhin. Ce n’est qu’en 1834 qu’aura lieu son inauguration officielle. À cause des évolutions historiques – comme la concurrence du chemin de fer, la mise en service en 1883 du Canal de l’Est reliant la Moselle et la Saône ou les conséquences de la guerre de 1870 –, seule la section Mulhouse-Strasbourg enregistra un trafic substantiel jusqu’à la première guerre mondiale. Aujourd’hui, l’activité du canal s’est orientée vers le tourisme. La navigation de plaisance s’est développée, les berges et les chemins de halage ont été aménagés en promenades ou voies cyclables.
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La Plaine des Bouchers
La langue est rude, mais la bouche rit !
Jusqu’au XIXe siècle, et les travaux d’endiguement du Rhin, la Plaine des Bouchers était une partie d’une grande zone inondable qui s’étendait jusqu’aux remparts sud de la ville. Cela explique son aménagement récent par rapport à l’histoire bimillénaire de Strasbourg.
La bataille de Fontenoy-en-Puisaye, Serment de la Plaine des Bouchers.
Photo © DR.
C’est dans cette plaine que furent signés en 842, par les petits-fils de Charlemagne, les Serments de Strasbourg, premier texte complet en langue romane (ici ancêtre de la langue d'oïl), constituant ainsi l’acte de naissance de la langue française. Mais c'est du fait de l’ordonnance de 1321, autorisant les bouchers à faire paître leur bétail en attente de leur abattage, que la plaine allait acquérir le surnom de Plaine des Bouchers (Metzgerau ou Metzjerau, en alsacien). Tour à tour champs de manœuvre pour l’artillerie, lieu de fêtes ou de parades comme la fête de la Fédération en 1790, il faudra attendre la fin de la Première Guerre mondiale pour que son activité de zone industrielle prenne son essor, notamment dans l'automobile puis l'aviation, comme en témoignent les bâtiments de l'ancienne usine Junkers, inscrits à l'inventaire des monuments historiques.
L'ex-usine Junkers. Photo © Ralph Hammann.
Actuellement, les mutations du quartier de la Meinau, dont la Plaine des Bouchers fait partie, font évoluer son activité industrielle vers des fonctions tertiaires (services, commerce et toute autre activité qui n'est pas directement liée à la production). À elle seule, la Plaine des Bouchers (167 hectares) abrite plus de 470 entreprises où travaillent près de 10 000 personnes.
Pour en savoir plus
http://www.20minutes.fr (sur l'histoire et la réhabilitation de l'ex-usine Junkers)